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Du producteur au consommateur : le long voyage du gaz naturel

Pour beaucoup d’entre nous, le gaz naturel est une source d’énergie utilisée de manière quotidienne. En 2015, la consommation de gaz naturel au Luxembourg était de 10,1 TWh. Toute cette énergie dépensée a été entièrement importée. Or le chemin parcouru par le gaz depuis son lieu d’extraction jusque dans nos maisons est long et complexe. Les réserves de gaz étant inégalement réparties dans le monde, les moyens de transport du gaz doivent souvent couvrir de longues distances et traverser plusieurs frontières avant d’atteindre les pays consommateurs.

La vitesse d’un coureur olympique

Il existe deux moyens complémentaires mais aux techniques différentes pour transporter le gaz. Le premier consiste à utiliser le réseau des gazoducs, des canalisations capables de transporter le gaz naturel sur de longues distances. Ces tubes d’acier, dont le diamètre varie entre 20 centimètres et 1 mètre, sont soudés les uns aux autres et peuvent atteindre une longueur de 3.000 kilomètres. Pour que le gaz puisse circuler dans ces gazoducs, il doit être comprimé. Mis sous pression, le gaz occupe moins de volume et circule plus vite. Il peut même atteindre la vitesse de 40 km/h, soit celle d’un coureur olympique !

Les gazoducs sont de deux types : les gazoducs terrestres, enterrés ou installés à même le sol, qui acheminent le gaz en provenance de la Russie et des Pays-Bas et les gazoducs sous-marins, posés au fond de l’océan ou de la mer, qui transportent le gaz en provenance du Royaume-Uni et de la Norvège.

Se liquéfier pour être mieux transporté

Lorsque le gaz provient de pays très lointains comme le Qatar où la liaison par pipeline n’est pas possible ou trop coûteuse, le transport s’effectue par méthaniers. Ces navires géants, isolés thermiquement pour éviter toute perte d’énergie, véhiculent le gaz sous forme liquide. En abaissant sa température à -161°C, le gaz se liquéfie – il devient quasiment du méthane pur –, prend un volume 600 fois inférieur à son volume sous forme gazière et peut être stocké dans les cuves des méthaniers. Une fois arrivés à destination, ces navires-citernes déchargent leur cargaison sur un terminal méthanier où le gaz naturel liquide (GNL) est regazéifié et injecté dans le réseau de transport par gazoducs.

En Belgique, le terminal méthanier se trouve à Zeebrugge. Depuis le 1er octobre 2015 et l’intégration des marchés gaziers belge et luxembourgeois en un seul marché intégré Belux, les fournisseurs luxembourgeois ont un accès direct à la plateforme d’échange de gaz Belux (Zeebrugge Trading Point ou ZTP) et à ses installations de GNL et de stockage.

De la compression à la détente

Outre le gazoduc, le réseau de transport de gaz naturel est principalement composé de stations de compression et de stations de détente de gaz.

Aménagées tous les 100 à 200 kilomètres le long des gazoducs, les stations de compression assurent la bonne vitesse de circulation du gaz. Elles maintiennent la pression dans le réseau et compensent les pertes dues aux frottements des molécules de gaz contre les parois des conduites.

Les stations de détente sont le lien entre les canalisations à haute pression et les canalisations à moyenne et basse pression. Le réseau de transport du gaz comporte en effet des canalisations pourvues de pressions différentes : de 1 à 100 bar pour les conduites à haute pression, de 0,1 à 1 bar pour les conduites à moyenne pression et de 0,01 à 0,1 bar pour les conduites à basse pression. Pour que le gaz puisse être acheminé entre les différentes conduites jusqu’au consommateur final, les stations de détente vont diminuer la pression du gaz pour l’adapter aux conduites régionales et locales. Ce mécanisme est semblable à celui des postes de transformation qui transfèrent l’électricité des lignes haute tension vers celles à moyenne et à basse tension.

Au Luxembourg, le gaz naturel est transporté dans des conduites à haute et moyenne pression jusqu’à la soixantaine de communes reliées au réseau gazier national. La pression du gaz est ensuite réduite dans des stations de détente alimentant les réseaux locaux.

Actuellement, le réseau de gaz naturel de Creos s’étend sur près de 2.000 kilomètres avec plus de 45.000 raccordements. Pas mal quand on sait que le pays n’a qu’une superficie de 2.586 km2 !

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