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À quoi ressemblera le monde de l’énergie d’ici 2050 ?

À cette question, de nombreux rapports ont tenté d’y répondre, notamment ceux de l’Agence américaine pour l’Information sur l’Énergie (International Energy Outlook 2019 with projections to 2050), de l’Agence Internationale de l’Énergie (World Energy Outlook 2010) et de l’institution à but non lucratif Resources for the Future (Global Energy Outlook 2020). Différents scénarios ont été évoqués, mais, malgré des disparités parfois importantes (notamment au niveau des chiffres), de grandes tendances peuvent être dégagées.

La consommation d’énergie augmentera, mais à un rythme plus faible

Même si l’Agence Internationale de l’Énergie prévoit une contraction de la demande d’environ 6% pour l’année 2020[1] à cause de la récente crise sanitaire liée au coronavirus, la consommation d’énergie va continuer à croître. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette augmentation : la poussée démographique, principalement en Afrique, et l’augmentation du niveau de vie, surtout en Asie. Plus de la moitié de la demande supplémentaire devrait en effet provenir des pays asiatiques en plein développement économique. Cependant, si hausse de la consommation il y a, elle se fera à un rythme plus faible que lors des décennies précédentes. Ce ralentissement sera principalement dû à une augmentation significative de l’efficacité énergétique. L’intensité énergétique primaire, mesurée par la consommation d’énergie par unité du produit intérieur brut (PIB), devrait décroître d’environ 50% au milieu de ce siècle. En d’autres termes, pour la même création de valeur, seule la moitié de l’énergie sera nécessaire en 2050.

Les émissions de gaz à effet de serre diminueront, mais pas tout de suite

Les ambitieux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre formulés lors des accords de Paris en 2015 seront difficilement atteints. Ces émissions pourraient connaître une diminution importante, mais pas avant une vingtaine d’années et à condition que plusieurs facteurs soient respectés. De nouvelles politiques et de nouvelles technologies devront être développées à un rythme comparable à celui que nous connaissons actuellement. Des accords globaux entre les grandes puissances devront être trouvés. Les comportements des consommateurs devront changer en profondeur. Seul un scénario de rupture pourrait inverser plus rapidement la tendance avec le déploiement à l’échelle mondiale de technologies à émissions faibles, nulles, voire négatives.

Le futur bouquet énergétique primaire restera fossile

En terme absolu, les énergies fossiles resteront dominantes jusqu’en 2050. C’est pourquoi de nombreux experts parlent plutôt d’addition énergétique que de transition énergétique. D’après eux, dans l’état actuel de nos moyens et de nos capacités techniques, il serait en effet impossible de se passer complètement des énergies fossiles avant quelques décennies. Cela étant, comme décrit plus haut, des ruptures technologiques sont toujours possibles et pourraient modifier radicalement la manière dont nous produisons de l’énergie. En outre, le charbon, souvent pointé du doigt pour les fortes émissions en COassociées à sa combustion, verra sa consommation fortement décliner au profit du gaz naturel et des énergies renouvelables.

Les énergies renouvelables connaîtront une croissance importante

Même si les avis divergent en fonction des études sur le type d’énergie qui sera la plus utilisée dans les années à venir, beaucoup s’accordent à dire que les énergies renouvelables (hydraulique, éolien, solaire) dans leur ensemble auront les taux de croissance les plus élevés du futur bouquet énergétique primaire, et ce principalement dans les pays développés. D’après le scénario le plus optimiste, elles pourraient même représenter plus de 30% de la consommation mondiale d’énergie en 2040 et dépasseraient alors le pétrole.

La production d’électricité occupera une place essentielle

L’électricité sera de plus en plus utilisée dans le système énergétique mondial. Elle connaîtra une très importante hausse de sa consommation dans les villes des pays en développement grâce à un meilleur accès à l’électricité, une population en forte progression et une amélioration considérable des conditions de vie. D’ici 2050, la production d’électricité pourrait ainsi croître au niveau mondial entre 60 et 79% si on la compare aux chiffres de 2018 et représenterait entre 20 et 24%, voire 36%, de la consommation mondiale d’énergie.

Bien sûr, il ne s’agit que de prévisions et celles-ci ne se vérifieront peut-être pas toutes dans l’avenir. Les experts ont beau être des experts, ils ne sont pas non plus Madame Soleil ! En tout cas, une chose est certaine : le paysage énergétique que les différents scénarios prévoient pour 2050 sera très différent de celui d’aujourd’hui, plus complexe et encore plus mondialisé.


[1] Global Energy Outlook 2020: Energy Transition or Energy Addition?,  Resources for the Future, May 2020, page 3.

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